Scusomi per l’ italiano non buono, ma
sono vraiment grande fan di Signora Nella.
Come è possibile realizare tecnicamente
il Parlar Cantando?
Merci pour tout
Dora
Boitel (CH)
Risposta
Chère Dora, voici:
la
création d’un instrument parfait - la voix humaine - et le fait de
chanter avec l’appui qui permet la fusion des deux registres en
un seul registre étendu, permet aussi de réaliser une virtuosité
authentique et sans limite. La description d’une telle virtuosité (passaggi,
passi, gruppi, trillo, sauts ascendants et descendants, trilles
calati e cresciuti, c’est-à-dire une série de notes sur lesquelles
on fait un trille ascendant ou descendant; agilité martellata, di
sbalzo, etc.), c’est ce que les textes anciens nous ont laissé de
plus précis, malgré la difficulté de la définition exacte de
chacun de ces termes.
La pronuncia (c’est un
autre terme employé à la place de spiccato), devient évidente
avec n’importe quelle note, même à vitesse maximale. Dans le cas
contraire, on obtient cette fameuse gorgia onta, la voix
«graisseuse» ou «savonneuse», si bien stigmatisée par Monteverdi.
Le spiccato (Détaché)
est le terme le plus employé aux XVe - XVIIe
siècles; un grand instrumentiste virtuose comme Girolamo Frescobaldi
(1583-1643) donne le conseil suivant:
«dans les passages redoublés,
il faut aller lentement, pour que les notes soient bien détachées (...)»
.
C’est dire que chaque note du
passaggio virtuose doit être bien perceptible (risultare ben
individuabile) dans la vitesse.
De la même manière, il est
nécessaire de posséder la virtuosité traditionnelle (spiccata)
pour la réalisation du Stile rappresentativo florentin cher à
Monteverdi, de la sprezzatura et du Parlar Cantando
(Parler en chantant).
Le Stile rappresentativo
faisait l’admiration du Père Mersennequi invite ses
compatriotes à faire une petite visite en Italie, ou bien à lire les
écrits théoriques de Giulio Caccini (15507-1618).
Marin Mersenne, Harmonie
Universelle contenant la théorie et la pratique de la musique,
Paris 1636:
«Mais nos Chantres s'imaginent
que les exclamations et les accents dont les Italiens usent en chantant,
tiennent trop de la Tragédie ou de la Comédie (...) Quant aux Italiens,
ils observent plusieurs choses dans leurs récits, dont les nostres sont
privez, parce qu’ils représentent tant qu'ils peuvent les passions & les
affections de l’ame & de l’esprit; par exemple, la cholere, la fureur,
le dépit, la rage, les défaillances de cœur, & plusieurs autres
passions, avec une violence si estrange, que l’on jugeroit quasi qu’ils
sont touchez des mesmes affections qu’ils représentent en chantant; au
lieu que nos François se contentent de flatter l’oreille, & qu’ils usent
d’une douceur perpétuelle dans leurs chants; ce qui en empesche
l’énergie».
Le texte du Père Mersenne, qui
connaissait si bien Giovan Battista Doni et le Stile rappresentativo
des Italiens (voir l’Harmonie Universelle, Paris, 1636),
indique clairement un genre d’interprétation en harmonie avec
l’esthétique de la Seconda Pratica, mais qui ne trouve aucun
équivalent dans ce que la mode early music nous propose. Les
raisons touchent naturellement au savoir et à la connaissance, mais sont
aussi d’ordre purement technique.
On sait bien que ce qui fait
la différence entre le «parlé» et le «chanté», c’est la présence dans ce
dernier du legato, c’est-à-dire du portar de la voce,
alors que le langage parlé possède des coupures, des césures syllabiques
qui lui sont propres.
On sait également que les sons
peuvent tout de même être liés, c’est-à-dire chantés, avec une émission
imparfaite et peu artistique et que de la même manière les passages
virtuoses peuvent être exécutés avec une mauvaise émission qui produit
un ornement savonneux (scivolato), la fameuse «gorgia onta»,
la voix «graisseuse», stigmatisée par Claudio Monteverdi.
Or, de même que l’exécution
détachée du chant virtuose requiert une émission qu’en terme technique
nous avons qualifiée de «pure», de même la réalisation du Parlar
cantando (parler en chantant) requiert cette même émission parfaite,
due aux caractéristiques de la parole et qui rend identique le Parlar
cantando aux notes spiccate (détachées) des passaggi
de virtuosité. On comprend alors clairement pourquoi la réalisation
pratique du Parlar cantando de Monteverdi ou du Recitar
cantando est en réalité beaucoup plus difficile qu’on pouvait le
penser.
Parlar cantando (parler en chantant) signifie
techniquement parler en utilisant la pure résonance obtenue grâce à
une émission parfaite. De tout cela découle une gamme expressive
inimaginable, supérieure à tout ce que l’on peut supposer; variété
donnée par les innombrables possibilités de la déclamation, caractérisée
par les accents principaux et secondaires, tout comme la possibilité de
varier les sonorités qui dérivent du jeu de la résonance (je veux
me souvenir de quelques effets d’extrême pureté et de fragilité du son
obtenus dans les moments pathétiques sur des paroles comme: «Moro!»
(«je meurs!») ou «Languo!» («je languis!»); toute cette
variété des différentes «expressions», c’est-à-dire des affetti.
Le Parlar cantando est
défini par toutes les composantes de la diction, de la césure syllabique
- dont nous avons déjà parlé - à la variété phonétique déterminée par le
jeu des voyelles (par exemple les nuances de la voyelle ouverte et
fermée, dont parlent les théoriciens de l’époque), jusqu’aux variations
individuelles propres à chaque diction.
Il faut également prendre en
considération, à propos de ce dernier point, qu’il existe un temps
premier (tempo primo) indispensable à l’existence même de la
diction, assujetti par défaut à l’élément d’individualisation du phonème
lui-même. C’est en jouant sur ce temps premier, que l’on peut varier à
l’infini, que l’on obtient la diversité dont nous avons parlé. Variété
qui est au fondement même de l'art de la déclamation et dont s’est
occupé - on comprend bien pourquoi ! – l’un des théoriciens familiers de
la Camerata del Conte Bardi, Vincenzo Galilei.
A ce propos, le théoricien
florentin écrit:
«Quand, pour se distraire, on
va à la Tragédie ou à la Comédie où se produisent les acteurs, il faut
parfois savoir mettre le rire de côté et prendre la peine d'examiner la
façon de parler de deux gentilshommes entre eux; comment ils posent leur
voix dans l’aigu ou dans le grave et en utilisant quelle quantité de
son; quel type d’accents et de gestes ils emploient selon la vitesse ou
la lenteur de leur débit. Qu’on soit bien attentif à la différence qui
existe en toutes choses, quand l’un d'eux parle avec son domestique, ou
bien avec son alter ego, en observant bien ce qui se passe quand c’est
un Prince qui discourt avec un sien sujet et un vassal; quand c’est un
solliciteur qui quémande; quand cela se fait sur le ton de la fureur ou
de la conciliation; quand il s’agit d’une femme mariée, ou d’une jeune
demoiselle ou d’un simple enfant; d’une entremetteuse maligne, ou d’un
amoureux... (...). Toutes ces différentes situations doivent être
observées attentivement et minutieusement examinées: vous pouvez prendre
pour modèle celles qui conviennent le mieux à n’importe quelle idée qui
vous passerait par la tête».
Dans l’art de la déclamation,
il faut utiliser avec discernement la pausa, le «silence», dont
parle Vincenzo Galilée, implicitement sous entendu puisqu’il est un
élément déterminant de cette fameuse sprezzatura, synonyme de
naturel dans l’expression poético-musicale, à laquelle tenaient beaucoup
ceux qui fréquentaient le cénacle de la Camerata del Conte Bardi,
malgré des nuances d’interprétation propres à chaque auteur.
C’est le naturel de
l’expression qui détermine le volume sonore, étant donné que l’intensité
de la diction dépend de la quantité de souffle utilisé. Il est évident
que ce volume, s’il varie entre un piano et un forte bien
marqué, ne sera jamais aussi forte ou autant piano que
ceux obtenus avec le chant. C’est à cela que pensent Giulio Caccini,
Claudio Monteverdi ou Emilio de’ Cavalieri quand ils recommandent, pour
le Stile rappresentativo, de chanter dans des grandes salles
d’une dimension raisonnable, pour que le chanteur ne soit pas obligé
efforcer la voix excessivement.
Gentilissima Signora Anfuso,
avrei tante cose da dirLe, ma tutto ciò
che il mio cuore vuole esprimerLe può essere racchiuso in questa poche
parole: la Sua Arte mi ha fatto conoscere un mondo più bello e
assolutamente puro perché Lei realizza l’Arte pura senza rapporti con
interessi economici che tutto “mercifica”, Lei mantiene l’indipendenza
dell’Arte, Lei salva e tramanda il nostro grande patrimonio. Tutti i
critici internazionali che La hanno definita “la grande sacerdotessa del
Canto Italiano” hanno capito tutto ed anche l’importanza della Sua
presenza artistica e umana.
Continui e ci regali ancora e sempre di
più la bellezza del Canto perfetto, espressivo e virtuoso del periodo
più grande della Storia Italiana.
Maurizio Di Gennaro
(I)
SECONDA SERIE
PRIMAVERA
SUB SPECIE AETERNITATIS
Domanda
Chère Madame,
Quand j’écoute avec étonnement
et joie vos trilles et votre virtuosité je pense aux oiseaux. Je me
souviens du poète latin Lucrèce (De rerum natura) qui expliquait le
chant comme imitation du chant des oiseaux. Qu’en dites-vous?
Votre fidèle admirateur
Gilles
Barbier (F)
Risposta
Cher Monsieur ,
vous avez raison, mais pas
seulement Lucrèce, une des théories de l’histoire de la musique sur la
naissance de cet art parle de l’imitation de la part de l’homme du chant
des oiseaux. Les théoriciens italiens de la Renaissance en parlent
clairement. Toute la virtuosité (gorgia) et le trille doivent être
une imitation du chant de l’oiseau, par exemple Lodovico Zacconi (Prattica
di Musica, Venezia 1592) écrit: «(…) et les autres (…) ne
détachent pas leurs notes avec suffisamment de précision pour qu’on
puisse penser qu’il s’agisse là de virtuosité. (…) Si on ajoute une
quantité de notes qui ont pour vocation d’être détachées à grande
vitesse cela procure un tel plaisir et une telle joie que l’on a la
sensation d’entendre gazouiller des oiseaux dont le chant nous ravit le
cœur et nous procure une grande jouissance» Cette joie et excitation
m’expliquait le critique parisien de Paris Mach à propos de son écoute
de mon premier Vivaldi (1982).
Un petit secret pour vous:
pour bien comprendre le trille et aussi d’autres dessein qu’on trouve
dans Caccini -ribattuta di gola etc.- (que personne à l’époque moderne
exécutait et exécute, a part moi) pendant la période des études j’ai
longtemps écouté et étudié les oiseaux!
Domanda
Dear Madam,
I would like to know your
idea about the basics of the ancient Italian song.
James
Harper English fan (UK)
Risposta
Dear James,
the Italian Song is born
from the word, it is based on this, it develops the sonority of phonemes
“resounding” to the maximum degree. The concept of “voce
sonora” expressed in a letter by Caccini and the research of total
“resonance” of the Italian school passed on to me by my teacher
(resonance that “deaf people” call stupidly “timbre” and find
“strange”…) come from this. Here is the miracle: to construct the
perfect vocal mechanism on the phonetic characteristics of Italian
language. Basing itself on the phonetic characteristics of the
Italian language, that is Tuscan, occurs the fusion of two registers
(because the naturalness of the song is based on the word) and therefore
the possibility to sing without any limits all the textures and
perform all the virtuosity humanly possible.
Domanda
Signora Nella Anfuso,
Sono appassionato della Sua voce da
sempre.
Lei è eccezionale, Lei è unica in tutto
il mondo oggi: come fa a cantare da contralto, mezzosoprano e soprano?
Federico Antonio
Passigli (I)
Risposta
sì, oggi purtroppo sono sola, ma è una
caratteristica della Scuola Italiana: in antico tutti i grandi cantori
possedevano l’unico registro di grandissima estensione. Tutto ciò
dipendeva dalla costruzione ottimale dello strumento, cioè dalla
perfetta fusione (unione) dei due registri naturali: petto e testa
(detta anche falsetto). Le partiture originali sono chiare (ad esempio i
Madrigali di Caccini per “Tenore che ricerca le corde del Basso”),
ma soprattutto i testi. Le suddivisioni della voce sono iniziate
nell’Ottocento e sono andate sempre aumentando in proporzione alla
diminuzione della conoscenza tecnica della suddetta fusione dei
registri: è una situazione ridicola che drammaticamente continua ancora
oggi.
Spero di essere stata esauriente e
chiara.
Con i migliori auguri
Domanda
Chère Nella,
ce qui m’étonne le plus dans
votre chant c’est la justesse de chaque note et les effets des «portamenti»
dans les pièces du XVII siècle, mais aussi de la virtuosité: c’est fou
la justesse des notes dans la vitesse folle des passaggi! Quel
est votre secret?
Un admirateur depuis toujours
Nicolas
Boudin (CH)
Risposta
Le secret de la justesse (en
italien «intonazione»), aimable admirateur, vient de la qualité
de l’émission, de la fusion parfaite des registres (tête et poitrine),
ce qui donne aussi la grande étendue (3 octaves). C’est pas simple de
contrôler toutes les notes en vitesse, pas seulement dans les
passaggi (naturellement détachés), mais aussi dans l’agilità
martellata et d’autres dessins spéciaux. C’est aussi cette qualité
d’émission qui permet la réalisation du portamento cromatico et
portamento enarmonico (quart de ton) dans certains Lamenti
de Seconda Pratica (Peri, Mazzocchi, Monteverdi etc.).
Dear Maestra Nella,
You are «la» Arianna, you
are marvellous, marvellous, marvellous!!
Tim
Kraye (USA)
Domanda
Gentile Signora Nella Anfuso,
sono un ingegnere in pensione, molto
avanti con gli anni (vicino ai 78) e devo dire con il cuore in mano che
quando ascolto i suoi dischi (con mio nipote) mi viene in mente ciò che
ascoltavo in alcuni saloni da concerto con mio padre quando ero ancora
molto, ma molto giovane. La voce non ingolata, la ricchezza di armonici
e l’emissione “alta”, così aerea è oggi nuova, anzi nuovissima, ma
risuona alle mie orecchie come quelle di tanti decenni fa. Come mai?
Grazie,
Suo Pierluigi Rosselli (I)
Risposta
Caro Ing. Rosselli,
queste parole mi fanno molto piacere
perché mi portano a ricordare i miei studi con la mia vecchia maestra
che aveva studiato con Cotogni: ella non sopportava l’urlo ingolato e
verista, amava il canto puro, soave, espressivo e virtuoso. Da lei, da
Guglielmina Rosati Ricci, ho imparato tutto ciò che poi ho trovato nei
testi antichi italiani. Vero miracolo: le sue parole coincidevano con
quanto scrivevano gli antichi Maestri di alcuni secoli fa.
Domanda
Nella Anfuso,
no bene compriendo come tua emissione
diversa da cantori di oggi. Poi tu spiegare me?
Dieter Wolf (D)
Risposta
Certo, è diversa perché è la vera
italiana antica: il suono viene creato nei risonatori superiori, non
“parte” dalla gola. Tutto qui: facile a dirsi, ma molto, molto difficile
per arrivare alla perfezione. Ma ormai si parla a casaccio di voci e non
si sa distinguere la “buona e unica emissione” dalle tante altre errate.
E quindi non si gusta più la virtuosità e tutto il resto. D’altra parte
siamo in piena fine di un ciclo di civiltà e non possiamo farci niente,
gentile signor Wolf.
Pour Nella Anfuso
Ce que j’aime surtout dans le
chant de Nella Anfuso c’est l’émission d’où, comme j’ai bien lu, vient
tout le reste. En effet l’émission de Nella Anfuso n’a rien à voir avec
tous les cris qu’on entend aujourd’hui. C’est que notre époque continue
le grand cri que la France a imposé à l’Europe à partir de son époque
des Lumières, c’est-à-dire l’Illuminisme. Ce grand cri dont parlent avec
horreur les grands musiciens du temps (Traetta, Rossini, Liszt) a eu son
moment de gloire avec le romantisme et le vérisme et aujourd’hui n’en
parlons pas, le monde est devenu complètement sourd. Heureusement que
Nella Anfuso est entre nous car elle est le dernier témoin d’une école
grande et unique, l’italienne ancienne classique, école qu’elle a appris
par voie orale, école romaine de Cotogni, par sa maestra romaine
Guglielmina Rosati Ricci.
Encore un grand merci Madame Nella Anfuso!
Maurice Kauffman (CH)
SECONDA SERIE
ESTATE
SUB SPECIE AETERNITATIS
je suis un fan
et j’adore Nella Anfuso.
Je pense que
Nella Anfuso, avec Maria Callas dans un autre
répertoire, est la seule cantatrice vraiment artiste de
notre temps: toutes les deux ont la même grandeur
tragique dans l’expression «naturelle» des sentiments et
on a l’impression d’une vérité qui prend au coeur tous
les gens sensibles à la beauté.
Jean – Pierre Lesure (F)
Signori,
Sono una insegnante di
Canto di Conservatorio, ormai in pensione. Devo
veramente dire la mia meraviglia per la naturalezza
della emissione di Nella Anfuso. È veramente
straordinaria: prende tutte le note acute e gravi con
una facilità da fare veramente invidia e con una
dolcezza che fa piacere all’udito e al cuore. Non avevo
mai ascoltato nulla di simile e come specialista della
voce so quanto è difficile arrivare a questi livelli
sopranaturali.
Giuliana Maggioni (I)
Je viens d’écouter le
Caccini (Madrigali scelti et varia) interpreté par Nella
Anfuso. Dans
cette «nuova maniera di cantare», Nella Anfuso
montre à quel point elle est à l’aise – aisance de la
diction et de l’émission – pour pouvoir produire à
l’envie gruppi, trilli, passaggi et tourbillons
de notes spiccate (détachées), tels qu’il doivent
jaillir dans ses Madrigaux. Ecoutons son art de
l’exclamation par exemple «Deh, non languire».
L’effet est saisissant: tout l’élan de la passion
amoureuse, la fièvre, l’urgence, est suggéré ici,
magnifié par la prouesse technique et par le naturel
de l’exécution.
Bravo Nella
Anfuso !
François Violet (F)
SECONDA SERIE
AUTUNNO
SUB SPECIE AETERNITATIS
Gentile Nella Anfuso,
la mia ammirazione per la Sua arte di cantare aumenta di
volta in volta che riascolto le Sue interpretazioni, che
sempre piu` chiaramente mi si presentano come le sole,
per quanto riguarda quel repertorio, che mi convincano e
che provi veramente piacere ad ascoltare.
Vorrei chiederle se le registrazioni di musiche di
Frescobaldi e S. d’India che compaiono nel suo catalogo
discografico si riferiscono a numeri che usciranno
prossimamente, o se sono fuori catalogo, nel qual caso
mi interesserebbe sapere se sono previste ristampe.
Qualora avesse il tempo di rispondermi, sarei anche
curioso di sapere qual e` il suo punto di vista a
proposito dell’interpretazione della musica francese del
sei-settecento (voglio dire Lulli e Rameau), ovvero se
il tipo di canto richiesto per le tragedie liriche
francesi sia simile a quello praticato da Lei per la
coeva musica italiana, o se non sia più simile a quanto
oggigiorno proposto dalle varie interpretazioni e
registrazioni discografiche disponibili sul mercato, o
cosa eventualmente altro.
Infine, confesso che ho sempre desiderato che prima o
poi registrasse un disco di cantate del grande
Alessandro Scarlatti, cosa che mi permetterebbe di
dimenticare le varie pietose registrazioni che pur son
costretto ad ascoltare, mosso dal desiderio di farmi
comunque un’idea di quella musica meravigliosa, degna di
ben altra sorte.
Ce l’ha forse in programma?
la segreteria mi ha fatto pervenire la Sua email.
La ringrazio per le Sue gentili parole: ho visto che anche Lei pratica
la musica con il clavicordo e mi complimento per la scelta dello
strumento gentile ed intimo.
Ecco le risposte alle Sue domande:
Frescobaldi e D'India sono già in "uscita" nel "luogo deputato": devono
solo aspettare il loro turno, ma entro quest'anno dovrebbero vedere la
luce.
Per Alessandro Scarlatti, da anni ho preparato un programma speciale
(fondo del Conservatorio Cherubini di Firenze), ma devo trovare la
possibilità pratica (ed il tempo in primis) di registrarlo.
Circa i suoi chiarimenti sugli autori francesi Le posso dire che ho
studiato in tanti anni di ricerche il problema. Dai testi francesi è
evidente che la Francia colta (a cominciare da Mersenne) guardava
all'Italia come modello ed il modello rivoluzionario per tutti i paesi
europei era Caccini ed il nuovo stile italiano, fiorentino. Soprattutto
il Seicento è in Francia il secolo italianizzato: Lulli arriva in
Francia per merito della predominante (da decenni) moda della musica
italiana e vi crea l'opera ad imitazione di quella coeva italiana
(veneziana), ma utilizzando la lingua francese (inserisce sempre un
"lamento italiano": ne ho trovato uno bellissimo alla BNF in puro stile
italiano). Da questo Lei capisce lo scempio del Lully corrente, da parte
di tutti a cominciare dall'americano di Paris, direttore tutto fare.
Il XVII e XVIII sec. sono i periodi in cui la presenza attiva di cantori
italiani è una realtà, non solo, ma anche i salotti ed i poli
all'avanguardia come gli Orléans sono filoitaliani musicalmente (grandi
cantanti erano italiani, residenti in Francia). La moda francese di
includere nelle opere "l'aria italiana" continua per tutto il
settecento. Molti anni fa ho presentato al festival di La Chaise-Dieu un
programma di arie di autori francesi (Montéclair etc.) su testi
italiani. Naturalmente con abbellimenti in uso (francesi): port de voix
etc.
I teorici vocalisti francesi dicono molto su come eseguire le musiche
vocali (musiche che non raggiungono la virtuosità e la potenza
espressiva che caratterizza il canto italiano), e da ciò si comprende
senza ombra di dubbio che quello che viene fatto oggi è orripilante e
non corrisponde assolutamente al canto dell'epoca, a cominciare dalla
"pronuncia" del francese che è fondamentale in autori come il Lulli.
Spero di averLe chiarito un pò le idee.
Resto a Sua disposizione per ulteriori chiarimenti. La prego però di
avere pazianza a causa dei miei innumerevoli impegni.
Cordialità
Ultime
iscrizioni
con
simpatia e ammirazione Paolo
(29 Novembre )
Paolo Santarelli tenore
Gentili Signori,
ho da poco scoperto la
meraviglia che Nella Anfuso mi dona nell’ascoltarla.
Mirabilissima la sua interpretazione delle nuove
musiche. Vi chiedo di iscrivermi al fan club: ecco i
miei dati (omissis).